La semaine des 4 jours à La Neuville Chant d'Oisel en juillet 2017

La Neuville-Chant-d’Oisel. Le maire Julien Demazure annonce un retour à la semaine de quatre jours mais s’inquiète de la suppression de la taxe d’habitation et des baisses de dotations.

En cette période de chassé-croisé des vacanciers, la scolarité et les finances sont les priorités du plus jeune maire de Seine-Maritime, Julien Demazure (LR) qui prépare déjà la rentrée.

La municipalité a décidé de reprendre le rythme de la semaine de quatre jours. « On a fait ce choix suite à un débat au conseil d’école et nous l’avions anticipé. Nous nous sommes appuyés sur les instances existantes. Que ce soit le monde enseignant comme les parents d’élèves, le constat était unanime : la fatigue des enfants avait augmenté et avec nos activités périscolaires le jeudi après-midi, ils avaient du mal à revenir le vendredi à l’étude. Nous avons donc fait la demande et avons reçu l’avis favorable de la Dasen [Direction académique des services de l’éducation nationale, NDLR] », explique l’élu qui a le sentiment d’avoir perdu beaucoup de temps avec l’ancien dispositif.

« Nous avions mis dix agents communaux avec des heures supplémentaires et embauché sept vacataires. Ce sont eux d’ailleurs les grands perdants de l’histoire. De plus, le coût annuel se montait à 38 000 € dont 8 000 € à la charge des contribuables. Beaucoup d’énergie pour peu de gains », juge amèrement le premier édile.

« On reste sur un flou artistique »

À la rentrée, les écoliers vont être de nouveau libres le mercredi et le samedi et les parents vont devoir se réorganiser. « La commune va rouvrir le centre de loisirs le mercredi toute la journée et la nouveauté, nous allons aligner ses horaires à ceux de la garderie pour un meilleur quotidien des familles. Au global, c’est une bonne chose pour les enfants, les parents, le personnel et les finances ! ».

Ce sont aussi les annonces sur la suppression de la taxe d’habitation et les treize milliards supplémentaires de baisse de la DGF (Dotation globale de fonctionnement) qui inquiètent Julien Demazure : « Depuis 2014, nous avons perdu 30 000 € par an sur notre budget de fonctionnement de 1,80 M€. Derrière, il y a eu des arbitrages rigoureux et des recherches d’économies tout en conservant les mêmes qualités de service. »

À force de raboter, « maintenant, il y a des seuils incompressibles en fonctionnement et nous y sommes », expose le maire. Résultat : « Il ne reste plus qu’à limiter les investissements. D’ailleurs, il n’y aura pas de projets ambitieux dans ce mandat. Même avec une logique réfléchie, on ne peut pas avoir une vision optimiste. »

Avec des recettes de 275 000 € par an de taxe d’habitation et 240 000 € de DGF, le maire avoue que si la donne change encore, « cela sera difficilement tenable sans augmenter les impôts. La fiscalité locale devra tenir son rôle et cela retombera sur les mêmes. On reste sur un flou artistique pour le moment. »

Julien Demazure dénonce une certaine précipitation. « Si je prenais un symbole, ce serait de dire que sans la somme de la taxe d’habitation, nous n’aurons plus de crèche, de bibliothèque ni une partie de l’école maternelle ».

En attendant la vie continue et les travaux d’été se réalisent « afin de renforcer la sécurité et améliorer le cadre de vie. »

Ainsi, la rue du Froc aux Moines voit ses enrobés remplacés et la création d’un trottoir. « C’est une opération avec la Métropole d’un coût d’environ 160 000 €. Nous changeons aussi la façade des écoles. Il y avait du bardage bois âgé de 35 ans. Il est remplacé par du PVC plus isolant. Cela nous coûte 30 000 €. Et puis, selon les recommandations de la gendarmerie, nous sécurisons les accès de la crèche et des écoles avec des gâches électriques et des visiophones. Le tout pour 10 000 €, développe le jeune maire malgré tout optimiste pour le futur.